Utilisation de langues différentes dans l'étude des représentations sociales

  • Marcelle Fournier Université de Genève
  • Marie-Noëlle Schurmans Université de Genève
  • Pierre R. Dasen Université de Genève

Abstract

Les apports de cet article, inséré dans une série de recherches portant sur les représentations sociales (RS) de l'intelligence, se situent à deux niveaux. 1. Au niveau empirique, sont présentés les résultats d'une enquête effectuée en patois, auprès d'une population rurale, dans les Alpes suisses. L'analyse des connotations sémantiques de deux termes du patois -"fin" et "malin"- qui rendent compte du terme français "intelligence", montre la complexité de l'utilisation différentielle de ces mots, dans différents segments de la population. 2. Au niveau théorique et méthodologique, la comparaison de ces résultats avec ceux d'une enquête préalable réalisée en français auprès des mêmes sujets, attire d'une part l'attention sur l'effet de l'utilisation de langues différentes dans l'étude des représentations et, en particulier, sur celui de l'articulation entre le statut attribué aux langues et le statut attribué à l'interviewer; elle renvoie d'autre part à la différenciation des dimensions sociétale et groupale, dans l'approche de la structure des RS.

As part of a research programme on the social representations of intelligence, this paper provides empirical data from a study carried out in the local vernacular langauge, called "patois", in a rural population of the Swiss Alps. Two patois words are used to express the concept of intelligence: "fin" and "malin". An analysis of the semantic connotations of these words shows the complexity of their use by different subgroups of the population. At the theoretical and methodological level, the comparison of these results with those of a previous study carried out in French with the same informants, draws attention to the impact on the study of social representations of the use of a particular language in bi-lingual subjects. Attention is paid to the status attributed to each language, and to the status of interviewers, insofar as they are linked to dimensions of the social representations related to the society as a whole or to specific social groups.

Published
2017-06-30
Section
Free standing papers